Apparu au début du siècle dernier, le fameux quotient intellectuel n’en finit pas de nous tarauder et d’obséder les fanatiques de performances. À notre époque où tout se mesure, peut-on raisonnablement mesurer l’intelligence ? Un QI élevé est-il la garantie d’un esprit vraiment supérieur ?
Le quotient intellectuel : « Indice ayant pour but d’exprimer les capacités intellectuelles d’un individu », voilà la définition de la très sérieuse encyclopédie Universalis, concernant le fameux Q.I. Le premier à imaginer mesurer l’intelligence était le psychologue allemand William Stern (1871-1938), il fut l’inventeur de la notion de quotient intellectuel. C’est en 1905 que le psychologue Alfred Binet (1857-1911) et le psychiatre Théodore Simon (1873-1961), tous deux Français, établissent la première règle métrique de mesure de l’intelligence.
Aujourd’hui on compte deux types de Q.I., le Q.I. classique, qui consiste à mesurer l’âge mental d’un enfant (ou d’un adulte) et le Q.I. standard qui évalue l’intelligence d’un individu en fonction de la moyenne des autres. La base étant établie de façon arbitraire à une valeur de 100, représentant la moyenne idéale. Le calcul de ce Q.I. classe celui qui fait le test à un rang donné, comparé à tous les autres.
Dans un premier temps utilisé dans la cadre de suivi médical à l’intention de patients ayant des problèmes ou dans l’évaluation du développement des enfants ou adolescents, le test de Q.I. est désormais pratiqué, sous diverses formes, dans le but d’évaluations scolaires ou professionnelles.
Encensé par les uns, critiqué (voire décrié) par les autres, le test de Q.I. ne doit en aucun cas apparaitre comme le juge de paix, dont le résultat mesurerait avec une précision mathématique et infaillible l’intelligence absolue d’un individu. C’est un outil d’évaluation qui permet d’établir une sorte de diagnostic partiel, mais dont les indications sont assez pertinentes. Parmi les détracteurs de ce test, figure un certain nombre de commentateurs qui font remarquer à quel point les questions répondent à un type de monde calqué sur une vision occidentale, et qu’il n’est pas étonnant de constater comme certains individus issus d’autres ethnies ne réussissent pas bien ce test, non parce qu’ils sont moins intelligents, mais tout simplement parce les questions posées ne sont pas adaptées à leurs modes de pensée et de raisonnement. Il est, en effet, difficile d’imaginer un test d’intelligence, débouchant sur un chiffre de Q.I., qui serait universel et répondrait pour tous, en nous indiquant un chiffre précis et fiable.